Voici une idée de saynète à construire et à adapter avec les enfants en vue d'une célébration dans le cadre de l'année de la prière : elle situe bien le « Notre Père » au cœur d'une vie quotidienne vécue dans l'intimité avec Dieu et dans l'ouverture aux autres qui lui est indissociable.
Les gestes seront imaginés par les enfants en fonction de leur vécu. Pour la liberté de mouvement des enfants au moment de jouer cette saynète, il vaut mieux réécrire le texte avec eux, puis l'enregistrer avec le groupe sur une cassette audio, en faisant bien sûr appel à quelques voix d'adultes.
Merci à l'école de Waudrez qui nous partage ainsi une part de son expérience.
1er tableau : des enfants font une ronde en chantant ; un autre enfant est seul, assis en tailleur, les mains sur le visage en train de bouder.
Les enfants l'invitent à jouer avec eux (ici, mettre des dialogues du style) :
« - viens jouer avec nous !
- j'ai pas envie !
- allez quoi, c'est quand même plus gai que de rester dans ton coin ! viens !
- fichez-moi la paix, je n'ai pas envie ! » Et l'enfant part plus loin et reste seul. Les autres continuent à jouer et disent :
« - avec lui, c'est toujours pareil ! Il ne veut jamais jouer avec nous ! Tant pis pour lui ! »
2ème tableau : jouer une scène de classe où l'instituteur(trice) demande de se mettre en groupe pour réaliser un travail. Même scénario, cet enfant ne veut pas travailler avec les autres, il préfère rester seul.
Imaginer des dialogues et terminer par la même phrase :
« - avec lui, c'est toujours pareil, il ne veut jamais rien faire avec nous ! tant pis pour lui ! »
3ème tableau : c'est la maman qui demande à ce même garçon un coup de main par exemple pour plier un grand drap. Même scénario, l'enfant joue avec son game boy et ne veut pas aider sa maman. Imaginer des dialogues et terminer par la même phrase :
« avec lui, c'est toujours pareil ... »
4ème tableau : un groupe d'enfants visite une église, un guide explique les différents endroits
(un peu comme on a fait l'année dernière : l'enseignant peut jouer le rôle du guide).
Cet enfant ne participe pas avec les autres, il est seul assis près de l'autel et près du cierge pascal allumé en train d'écouter son walk man. Tout à coup, il entend quelqu'un l'appeler (ici c'est de toute manière un enregistrement).
« Psitt ! Psitt ! » L'enfant est surpris, il retire ses écouteurs pour mieux entendre ; on peut jouer le jeu plusieurs fois. On l'appelle, il retire ses écouteurs, il ne sait pas d'où vient la voix. Les autres enfants restent dans le fond de l'église, et on commence le dialogue avec Dieu.
- « Bonjour ! »
L'enfant retire ses écouteurs, et surpris, il cherche qui lui parle.
- « Je suis là ! »
L'enfant cherche et ne voit rien, il remet ses écouteurs.
- « Je suis là, près de toi ! »
- « qui est là ? »
- « moi, Dieu ! »
- « qui ? »
- « Dieu ! Ton ami ! »
- « j'ai pas d'ami, je ne te connais pas ! »
- « tu as raison, tu ne me connais pas, parce que nous n'avons pas encore fait alliance ! »
- « qu'est-ce que tu racontes ! Faire alliance, c'est quoi ça ? Qu'est-ce que ce cirque ! »
- « faire alliance avec moi, c'est une chose très belle, cela veut dire que je veux lier ma vie à la tienne pour te rendre heureux ! »
- « me rendre heureux ! Pas possible ! Personne ne m'aime, personne ne veut de moi, personne ne me supporte. »
- « moi, je peux te rendre heureux, moi, je te connais, je te regarde souvent, je te trouve beau, tu as des yeux magnifiques, j'aime le son de ta voix, j'aime t'entendre rire ! »
- « comment est-ce possible ? Je ne te connais pas moi ! »
- « si tu veux me connaître, alors faisons alliance ! »
- « qu'est-ce que je devrai faire ? »
- « oh pas grand-chose, il faut que l'on se rencontre souvent pour parler, pour s'écouter ! »
- « pas facile ! Je ne sais même pas où tu es ? »
- « pour me parler il n'y a pas d'endroit bien précis, tu peux me parler partout !
A l'école, à la maison, dans la rue, en te promenant, partout ! Mais pour que ça marche, il est important que tu fasses silence ! Si tu mets tout le temps ces écouteurs ou ce game boy sans arrêt, tu ne pourras pas me parler. »
- « parler à Dieu ! Pas facile ! »
- « mais si c'est facile, cela s'appelle prier ! »
- « oh, dire des prières ! C'est ringard ! D'ailleurs j'en connais pas ! »
- « il n'est pas nécessaire de dire des prières toutes faites ; quand tu es seul, silencieux, au calme, par exemple avant de t'endormir, il suffit simplement de m'appeler et de me dire quelques mots. Au début, tu peux simplement me dire « bonjour » ; et puis après, tu peux me raconter ta journée ; et puis après, tu peux réciter la prière que Jésus a apprise à ses amis, le « Notre Père ». Et moi, si tu écoutes bien dans le fond de ton cœur, tu m'entendras, je te répondrai. Tu ne seras plus jamais seul. Et quand tu auras ouvert ton cœur, tu iras plus volontiers vers les autres. »
- « les autres ! Ils ne veulent pas de moi ! »
- « tu es sûr ? N'est-ce pas plutôt toi qui ne veux pas aller vers eux ? »
- « oui, peut-être ! Un peu ! Mais c'est de leur faute à eux ! »
- « tu es sûr ? est-ce qu'on ne t'a pas invité à jouer tout à l'heure dans la cour ? »
- « ouais, mais c'était con leur jeu ! »
- « est-ce qu'on ne t'a pas demandé de travailler en groupe avec tes copains dans
ta classe tout à l'heure ? »
- « mais comment tu sais ça ? Ouais, mais c'était trop difficile ! »
- « en es-tu vraiment sûr ? Et quand ta maman t'a demandé de plier le drap avec elle, c'était aussi trop difficile ? »
- « tu es trop fort ! Ok, ça j'aurais pu le faire ! »
- « et jouer avec les autres, tu pourrais le faire aussi ? »
- « ouais, peut-être ! »
- « tu sais mon garçon, je parle à tous ceux qui veulent bien m'entendre, beaucoup de personnes font de belles choses en mon nom, beaucoup de personnes aiment les autres. Chaque fois que tu feras attention à ces belles choses, tu penseras à moi, et tu auras envie de faire comme elles. Tiens, voilà les autres qui reviennent, tu penses à moi, hein ! Je compte sur toi, parle-moi souvent, car tu es très important pour moi, et je veux que tu sois heureux !
A bientôt ! »
Les autres reviennent vers lui,
- « Alors, tu viens avec nous, on doit faire un travail pour demain, tu nous aides ? »
- « oui, j'arrive ! »
- « chouette, pas possible ! C'est plus pareil maintenant ! Viens ! »
Tout le monde se regarde en souriant et part en se tapant l'épaule.